L’homme qui aimait les chiens

post details top
05 / 10 / 2011
post details top

 

« L’Homme qui aimait les chiens » est un roman magistral, servi par une écriture vigoureuse, riche et précise.

Dans ma bibliothèque, je l’ai rangé avec les livres nécessaires, là où sont « Si c’est un homme » de Primo Levi, et « 1984 » de Georges Orwell.

C’est un roman historique fiable, qui renseigne sur les causes des grandes tragédies du 20 ème siècle, de la levée de l’immense espérance communiste, aux monstrueux lendemains de l’ascension de Staline, dont la quête paranoïaque du pouvoir sacrifia la Révolution Russe, la république d’Espagne, facilita l’ascension d’Hitler, annexa l’Europe de l’Est, extermina directement des dizaines de millions d’êtres humains, et en enseveli des centaines de millions d’autres, de par le monde, dans la peur et la désespérance.

Padura choisit, pour explorer l’Histoire, de suivre les trajectoires individuelles de quelques personnes choisies. Peut-être y voit-il aussi une antidote à la vision de masse Stalinienne.

Ainsi nous accompagnons Lev Davidovitch Bronstein, dit Trotski, dans son errance à travers le monde, nous suivons Ramon Mercader del Rio, son assassin à l’identité mouvante, depuis l’Espagne en guerre, jusqu’à Cuba en passant par l’URSS et le Mexique, et nous peinons avec Ivan, écrivain cubain non abouti, miné par le doute et la peur, empêtré dans des problèmes inextricables de survie au jour le jour, et qui va recevoir, sans en mesurer au préalable le poids, les confidences écrasantes d’un homme qui se dit être un proche de l’assassin de Trotski.

Ces trois destins vont se mêler, tragiquement.

Ces êtres, que Padura nous rend intimes, partagent leurs destinées avortées, leurs exils irrémédiables et leurs amères désillusions. Leur sont communs la peur, le doute, un horizon de mensonges et de manipulations, la désolation de la défaite, le cynisme en place d’espérance mais aussi, comme un ultime refuge de la compassion, l’amour des chiens.

Laissez un commentaire

Rechercher